Chroniques
SEBASTIAN – Mikko Mäkelä
Après Entre les roseaux, le réalisateur finlandais Mikko Mäkelä continue son exploration du désir au masculin dans Sebastian. Il y raconte l’histoire d’un jeune écrivain devenu escort pour donner matière à son premier roman. Un scénario qui ne se démarque pas par son originalité, mais par sa subtilité, portée par la performance de ses acteurs.
CASSANDRE – Hélène Merlin
Pour son premier long-métrage, Hélène Merlin livre un récit d’une puissance rare. En s’inspirant de son vécu, elle raconte l’histoire d’une jeune fille qui prend conscience du climat incestuel qui ronge sa famille avant d’en faire les frais. Touchante, l’actrice principale Billie Blain s’impose comme l’une des nouvelles figures du cinéma d’auteur français.
RENCONTRE AVEC HÉLÈNE MERLIN ET BILLIE BLAIN – « Je voulais montrer les mécanismes du système patriarcal dans lequel on est tous piégés »
Dans Cassandre, Hélène Merlin s’est inspirée de son vécu pour raconter l’histoire d’une jeune fille qui tente de se défaire de sa famille marquée par diverses violences patriarcales, dont les actes incestueux du frère. Un premier film qui tire sa puissance de sa finesse, dont elle nous raconte la fabrication en compagnie de son actrice principale, Billie Blain.
WET MONDAY - Justyna Mytnik
Dans son premier long-métrage, la réalisatrice polonaise suit la reconstruction d’une jeune fille après une agression sexuelle et use avec parcimonie du fantastique pour dépeindre avec justesse l’amnésie traumatique.
RENCONTRE AVEC ZABOU BREITMAN – « J’aime l’idée de ne pas savoir et de faire quand même »
Dans Le Garçon, Zabou Breitman et Florent Vassault se lancent dans une quête atypique : retracer l’histoire d’un jeune homme à partir de vieilles photos trouvées dans une brocante. La réalisatrice nous raconte la genèse de cette oeuvre singulière.
LE GARÇON – Zabou Breitman et Florent Vassault
À partir de photos de famille trouvées dans une brocante, les deux cinéastes se muent en enquêteurs. L’un use du documentaire pour retracer ce qu’a été la vie de ces personnes et l’autre de la fiction pour imaginer ce que l’on ne saura jamais. Un récit touchant et passionnant, malgré quelques redondances.
LA CONVOCATION - Halfdan Ullmann Tøndel
Dans une salle de classe, deux familles s’opposent à la suite d’une grave altercation entre leurs jeunes enfants. Malgré une mise en scène en huis clos premièrement convaincante – ayant d’ailleurs été couronnée de la Caméra d’or 2024 – La Convocation se perd dans son scénario et rate son sujet.
RENCONTRE AVEC ADELINE D’HERMY ET VIOLETTE GUILLON – « Tauba voulait que son histoire ne soit pas oubliée »
Dans La Vie devant moi, elles incarnent aux côtés de Guillaume Gallienne, une famille juive obligée de se cacher pendant les rafles. Un récit puissant tiré d’une histoire vraie.
RENCONTRE AVEC ÉMILIE BRISAVOINE – « Enfant, on porte des souffrances qui ne nous appartiennent pas »
Dix ans après Pauline s’arrache, Émilie Brisavoine a ressorti sa caméra pour Maman déchire. Avec la sincérité qui caractérisait son premier documentaire, elle raconte son enfance et celle de sa mère afin d’analyser les mécanismes des violences intrafamiliales qui se répètent au fil des générations.
DIS MOI JUSTE QUE TU M’AIMES - Anne Le Ny
Malgré une esthétique peu soignée, Dis-moi juste que tu m’aimes monte en gamme grâce à son scénario. Voyant au-delà de l’histoire d’adultère qui vire au fait divers, Anne Le Ny propose une représentation plutôt convaincante de la relation entre un pervers manipulateur et sa victime.
L’ATTACHEMENT – Carine Tardieu
Avec son cinquième long-métrage, Carine Tardieu continue son exploration fine des liens affectifs. Elle raconte l’histoire d’une libraire farouchement indépendante qui se retrouve – plus ou moins malgré elle – à partager le quotidien familial de son voisin de palier après le décès de sa femme.
PRESENCE – Steven Soderbergh
L’hyper-prolifique et imprévisible Steven Soderbergh revient au cinéma d’horreur avec un long-métrage intégralement tourné du point de vue de l’entité qui hante la maison d’une famille américaine. Bien plus dramatique qu’horrifique, Presence a l’intelligence de ne pas simplement se reposer sur son concept et développe un scénario qui ausculte les dynamiques intrafamiliales inégalitaires et la violence masculine.
LA RIVIERE DES SENS – Ma Xue
Avec des images souvent crues, parfois poétiques, La Rivière des sens suit la redécouverte intime et sexuelle d’une femme lors du confinement lié à la pandémie mondiale.
RENCONTRE AVEC ÉLISE OTZENBERGER – « Le fantastique a le pouvoir de décupler les émotions »
Pour son deuxième long-métrage Par Amour, la réalisatrice Élise Otzenberger s’essaie au cinéma fantastique pour raconter l’histoire de Sarah (Cécile de France), une mère dont le quotidien est bouleversé par l’aveu de son jeune fils : il entend des voix quand il est dans l’eau. Elle nous raconte la genèse de ce récit aussi percutant qu’original.
PAR AMOUR – Élise Otzenberger
Pour son deuxième long-métrage en tant que réalisatrice, Élise Otzenberger s’aventure dans le genre du cinéma fantastique et suit une mère dont le fils pense être en communication avec les extraterrestres. Un récit puissant sur la filiation, porté par une Cécile de France bouleversante.
BIRD - Andrea Arnold
Avec Bird, la cinéaste britannique Andrea Arnold continue son exploration du cinéma social et dresse un portrait lumineux d’une adolescente des quartiers défavorisés d’Angleterre.
MON INSÉPARABLE - Anne-Sophie Bailly
Après deux courts-métrages (En travail, La Ventrière) sur les difficultés et les beautés de l’enfantement, la réalisatrice Anne-Sophie Bailly interroge la maternité dans un premier long-métrage suivant la quête d’indépendance d’une mère et de son fils en situation de handicap mental.
JOLI-JOLI - Diastème
Malgré une esthétique travaillée et des mélodies entraînantes, la comédie musicale de Noël signée Diastème rate sa cible et livre un récit creux, qu’une enfilade de clichés ne parvient pas à combler.
RENCONTRE AVEC ANNE-SOPHIE BAILLY– « La maternité et la transmission sont des thèmes qui m’inspirent beaucoup »
Dans son premier long-métrage Mon inséparable, Anne-Sophie Bailly dépeint la relation fusionnelle d’une mère et de son fils en situation de handicap mental jusqu’à leur émancipation. Un récit parfois tendre, parfois acerbe, mais toujours juste, dont la réalisatrice raconte la genèse. Entretien.
NOSFERATU - Robert Eggers
Pour son quatrième long métrage, le nouveau maître du cinéma d’horreur indépendant américain, Robert Eggers, s’attaque à Nosferatu et livre une relecture quasi freudienne du vampire le plus célèbre du 7e art.